Une société sans événements, personne ne veut revenir à cela. Cette période sombre est, espérons-le, derrière nous pour toujours. Le contact humain, la recherche de liens, la vie en plein air… c’est ce qui fait de nous des êtres humains. Afin de mieux défendre le secteur événementiel, l’organisation faîtière Event Confederationa été créée en 2020.
« Les élections de 2024 ne sont plus si loin. C’est pourquoi nous souhaitons déjà apporter des suggestions concrètes pour notre secteur à l’attention des politiques”, souligne Christine Merckx, manager d’Event Confederation. “Les principaux acteurs du secteur événementiel ont nécessairement utilisé la période de COVID pour s’unir, se questionner, se structurer et cartographier les principales politiques. Tout cela a été rassemblé dans un mémorandum. Il est maintenant urgent que le gouvernement reprenne son rôle. »
Quel est donc le problème ?
Selon Event Confederation, le problème tient du fait que le secteur est difficile à définir. L’organisation d’événements est complexe. C’est une somme d’équipes réunies temporairement. De plus, il n’existe pas de statut social uniforme adapté aux besoins du secteur – pensez à l’alternance de périodes chargées et moins chargées, à la flexibilité, à la sécurité, aux lieux de travail changeants … Et les codes NACE, c’est déjà aller droit dans la jungle. Il est impossible de connaître la structure du secteur de cette manière.
Le besoin d’adaptation et de démarcation est grand. Les fédérations, les administrations, les fonds auxiliaires et les décideurs politiques ont souvent grincé des dents sur la manière de soutenir correctement le secteur. Mais le secteur événementiel n’est finalement la responsabilité de personne. Il n’y a pas de gouvernement qui prenne les devants, pas de service d’études qui puisse fournir des données. Il y a qu’une panoplie de lois et de règlements (fédéraux, régionaux, provinciaux, locaux) qui prennent rarement en compte la complexité de ce secteur.
En quoi cela devrait-il être différent ?
Il est indispensable de poursuivre la professionnalisation. Pour obtenir la (re)reconnaissance nécessaire, il faut un cadre juridique solide, sans ambiguïté, sur lequel le secteur peut s’appuyer. La diversité et la complexité sont tout à fait propres au secteur, mais elles garantissent également la présence d’interlocuteurs très divers au sein des administrations et des domaines politiques. En tant que secteur des PME par excellence, une bonne communication et un bon échange sur la politique économique sont essentiels à tous les niveaux. Il est également nécessaire de renforcer le soutien régional, tel qu’une administration chef de file, un bureau des événements et un centre de connaissances. Et pourquoi pas un ministre des Événements lors de la prochaine législature ?
Des ajustements concrets sont nécessaires
À court terme, certains changements concrets sont de toute façon nécessaires. Event Confederation demande au gouvernement, dans son mémorandum, de prendre les mesures suivantes :
- En tête de la liste des priorités se situe l’uniformisation des règles de sécurité. Il est urgent de mettre en place un cadre fédéral spécifique aux événements, qui ne soit pas trop rigide.
- Le secteur réclame également un nouveau statut (intermédiaire) pour les bénévoles, comme c’est le cas dans la course ou le football. Aujourd’hui, il y a un trop grand écart entre les professionnels de l’événementiel et les bénévoles. Travailler avec les stewards d’événements permettrait de déléguer certaines tâches de sécurité à des semi-professionnels.
- En outre, la politique d’octroi de licencesdevrait être adaptée à la vitesse à laquelle le secteur opère. Il n’est pas possible de demander une autorisation au moins 165 jours à l’avance pour des projets pilotes ou des installations temporaires autour de l’énergie, par exemple.
- Le régime des agences de voyage– ou plutôt le régime des voyages à forfait – est également un exemple typique des zones grises dans lesquelles le secteur doit souvent travailler. L’assurance insolvabilité, par exemple, est obligatoire non seulement pour les voyages incentives, mais également pour les événements de plusieurs jours. Ce n’est certainement pas le but visé.
- Pour rendre le secteur plus résistant à la crise et plus compétitif, il est nécessaire – en parallèle d’un cadre social optimal et d’une élaboration plus poussée des codes NACE – de mettre en place un modèle qui lui permette de continuer à travailler en période de chômage économique, entre autres, et d’être en mesure d’investir dans l’innovation et la stratégie.
- L’harmonisation de la planification des vacances entre les deux régions linguistiques permettra de réduire les pics d’affluence inutiles et de multiplier les occasions d’organiser des événements, en particulier dans le domaine du B2B.
- Les professionnels de l’événementiel veulent également avoir le droit d’effectuer plus d’heures supplémentaires, ou au moins autant d’heures supplémentaires brutes nettes que dans d’autres secteurs, et pas seulement dans le cadre d’une mesure “de relance” limitée dans le temps.
- Il est important de briser le monopole des gouvernements locaux, qui faussent souvent le marché, non seulement en tant qu’organisateurs, mais aussi en tant que fournisseurs de matériel de location (gratuit).
- Enfin, l’évolution vers un secteur durable nécessite des transports publics appropriés. L’offre en termes de capacité et d’horaires n’est pas suffisamment adaptée aux événements.
C’est maintenant au tour du gouvernement
Le secteur événementiel a vraiment besoin de l’implication de tout le monde ; C’est pourquoi, à l’approche des élections, Event Confederation appelle le gouvernement à cesser de traiter le secteur événementiel avec une attitude de marâtre et de prendre des mesures pour assurer sa pérennité. Parce que les événements sont importants. Les événements permettent de se rencontrer, de se détendre et souvent de se resourcer. C’est essentiel pour le bien-être de notre société”.