Pourquoi le bien-être mental ne peut plus être un sujet secondaire dans le secteur événementiel belge

La santé mentale dans le secteur événementiel est devenue un thème central à l’échelle mondiale. Les données européennes confirment cette réalité. Près de 45 % des travailleurs rapportent des facteurs professionnels nuisant à leur bien-être mental, tandis que le stress, la dépression et l’anxiété figurent parmi les préoccupations de santé au travail les plus citées (EU-OSHA, 2025). À l’échelle mondiale, les troubles de santé mentale non traités coûtent environ 1 000 milliards de dollars par an en perte de productivité (Mental Health Coalition, 2025). Et en Europe, près de 30 % des travailleurs déclarent subir du stress lié à leur emploi, plus de 40 % étant confrontés à une pression temporelle constante (EU-OSHA, 2025).

En Belgique aussi, on étudie comment les professionnels de l’événementiel gèrent la pression et comment les organisations peuvent créer des environnements de travail plus sains. Malgré la passion, la résilience et la créativité, nous apprenons que, précisément en raison du travail avec des équipes multilingues, des effectifs limités, des délais serrés et un rôle important dans un paysage européen en rapide évolution, les points de tension s’accumulent rapidement.

Les conclusions de l’étude menée par Event Mental Wellbeing nous aident à comprendre les schémas qui sont à l’origine de cette pression, mais aussi comment les organisations peuvent concrètement y remédier.

Tendances marquantes dans le secteur événementiel

L’écosystème unique de notre secteur événementiel crée des opportunités, mais aussi une pression constante. Certains schémas reviennent sans cesse :

  • des changements de dernière minute fréquents dus à des évolutions politiques, réglementaires ou demandées par les clients;
  • des périodes de pics chroniques durant les saisons de congrès et les événements nationaux;
  • une forte charge émotionnelle, les professionnels gérant simultanément parties prenantes, crises, attentes et logistique;
  • une culture du “aller jusqu’au bout”, admirable mais susceptible de masquer les premiers signes de surcharge.

Prévenir les problèmes avant qu’ils ne s’aggravent

Comprendre les schémas récurrents aide les organisations à prendre des mesures plus ciblées et préventives. La prévention est possible lorsque les organisations prennent des mesures modestes mais cohérentes :

  • Intégrer les risques psychosociaux dans la planification événementielle; considérer la pression temporelle chronique, les rôles flous et les changements constants comme des risques opérationnels.
  • Clarifier dès le début rôles, responsabilités et lignes de décision, ce qui réduit fortement l’anxiété à l’approche des échéances.
  • Cartographier la charge de travail sur l’année entière afin d’éviter des burnouts liés à des pics prévisibles mais non anticipés.
  • Construire des plannings réalistes incluant temps de validation et marges tampon pour réduire les situations de crise inutiles.
  • Travailler sur les normes culturelles internes en permettant aux équipes d’exprimer leurs préoccupations sans crainte de jugement.

Conseils pour renforcer le bien-être mental au quotidien

Une fois que les conversations sur la charge mentale deviennent normales, les solutions émergent beaucoup plus rapidement. Le rôle du leader et celui de l’équipe sont tous deux importants à cet égard.

Pour les leaders :

  • Montrer l’exemple en matière de limites saines: les équipes suivent ce que leurs responsables pratiquent, pas seulement ce qu’ils disent.
  • Reconnaître ouvertement la pression: des conversations sincères réduisent la stigmatisation et encouragent les prises de parole précoces.
  • Connaître et respecter ses

Pour les équipes :

  • Instaurer des check-ins réguliers: de courts moments de bien-être en début de réunion de production (ex. vérification de la capacité) rendent la charge mentale visible en continu.
  • Promouvoir la sécurité psychologique: chacun doit pouvoir exprimer ses préoccupations sans Craindre d’avoir l’air “pas assez fort pour l’événementiel”.
  • Planifier la récupération: le repos après un événement majeur doit être programmé, pas improvisé.
  • Rendre visibles les options de soutien: les ressources internes et externes doivent être accessibles et normalisées.

Les organisations adoptant ces pratiques observent souvent une meilleure communication, moins de ruptures de dernière minute et une énergie plus durable au sein des équipes.

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