Pourquoi l’assurance des événements devient-elle si chère ?

par Olivier Héger fondateur Circles Group – Septembre 2023

Le COVID-19, l’instabilité climatique des dernières années et certains sinistres importants liés au « no-show » (non apparition) de célébrités dont la présence incontournable faisait dépendre la réussite de certains événements, ont entraîné une rentabilité négative dans le secteur des assurances.

Premiers tributaires des conditions climatiques, politiques, conjoncturelles, les organisateurs de festivals et d’événements se heurtent à la méfiance montante des assureurs et réassureurs traditionnellement prudents face à la volatilité des conditions de réalisations de ces événements, et face à la rentabilité de leurs affaires. 

L’augmentation des coûts salariaux, un certain manque d’ambition entrepreneuriale, et une tendance croissante de la part des responsables civils au recours à l’annulation par « principe de précaution », entraînent une diminution de l’offre de couverture des « risques spéciaux » et la raréfaction des « capacités » (sommes allouées par les assureurs et les réassureurs) pour couvrir les sinistres.

Cet état de choses s’installe paradoxalement dans le paysage de la création d’événements qui prend de l’ampleur de nos jours. Cette évolution-ci est en partie due au manque de rentabilité de l’industrie du disque, ce qui force les artistes à se produire en spectacle et en festival. Mais aussi à la mobilisation civique et à l’envolée des prix des transports, notamment aériens, poussant les estivants à voyager moins souvent et moins loin, tout en recherchant divertissements et diversité près de chez soi. C’est ce qu’offrent les festivals qui voient affluer plus de public à chaque édition. 

Ce déséquilibre entre l’offre et la demande conduit à une augmentation conséquente des taux, qui illustre la situation de cherté dans laquelle nous nous retrouvons aujourd’hui.

Plus pratiquement, s’il est devenu de plus en plus indispensable d’assurer un événement en « annulation » pour toute cause — « No-show », « Retrait d’autorisation », « Intempérie », « Force majeure », etc. —, il faut prendre garde aux définitions utilisées (terminologies) et à l’adéquation garanties proposées / besoins réels. 

Par exemple : 

– « Intempérie » cette garantie ne couvre pas nécessairement une annulation pour cause de prévision de mauvais temps qui finalement n’a pas eu lieu ;

– « No show » : la fatigue n’est pas une maladie ;

– « Retrait d’autorisation » : un retrait d’autorisation pour un événement qui n’avait pas d’autorisation n’est pas garanti ;

– Déclaration incomplète : un artiste qui dénie ses antécédents médicaux pourrait entraîner un refus d’assurance ;

– etc.

D’autre part, combien d’assurés croient qu’une simple garantie en Responsabilité Civile leur suffit. A la lecture du tableau ci-dessous, on constate pourtant que le poste RC organisateur représente moins de 2,2% du coût de tous les sinistres ensemble et moins de 9% de la fréquence totale des sinistres.

On conclura donc facilement qu’il est prioritaire et indispensable de souscrire aux garanties « Annulation », « No show » et « Intempérie » avant toute autre. 

Dans tous les cas, seul un courtier spécialisé et professionnel établira le tableau des garanties utiles avec les organisateurs d’événements, et permettra d’optimiser dépenses en primes et couvertures de risques.

GARANTIESCOÛT DES SINISTRESFRÉQUENCE DES SINISTRES
1.Météo défavorable45,51%28,71%
2.Annulation23,97%21,94%
3.Non-apparition20,75%10,78%
4.Coûts supplémentaires2,74%2,71%
5.Responsabilité Civile de l’Organisateur2,13%8,90%
6.Équipement1,96%9,17%
7.Tentes0,81%1,70%
8.Propriété confiée0,68%7,45%
9.Décor0,53%4,14%
10.Perte forcée de public0,33%0,76%
11.Responsabilité civile immobilière0,31%0,54%
12.Objets exposés0,10%0,74%
13.Stands0,07%1,41%

Source : CG database